Preuve de bonne foi, volonté d’éthique, question d’image… une question posée à Élodie Daguzan, en charge de la communication chez Rubel & Ménasché, diamantaire parisien.

Pourquoi faire partie du RJC ?

Élodie Daguzan: Aujourd’hui, aucune grande maison de joaillerie ne peut se permettre, en termes de réputation, d’être mêlée à des histoires comme celles des diamants de sang. Rubel & Ménasché est une petite structure, créée dans les années 1950, qui a toujours fait le choix d’être très en avance sur les techniques et les normes. Lorsqu’un de nos clients historiques nous a parlé du RJC, il nous a semblé naturel d’intégrer ce réseau mondial. En janvier 2011, Rubel & Ménasché a obtenu la cinquième certification mondiale au RJC. Et puis, c’est aussi une question de principe, à savoir : travailler dans le respect des lois et le respect des êtres humains.

Appartenir au RJC permet de répondre à une problématique d’image essentiellement ?

Élodie Daguzan: Non, absolument pas ! C’est le devoir de toute entreprise concernée par son environnement. L’audit de certification RJC recouvre de très nombreux domaines (processus d’achat de diamants, conditions de travail, anti-blanchiment d’argent, etc.) Sur tous ces points, nos exigences internes de qualité sont très élevées afin de répondre à celles des grandes maisons avec qui nous travaillons. Ce sont elles qui garantissent la poursuite de nos échanges. Dans cette optique, nous devons aussi sensibiliser, former et exiger de nos associés et partenaires les mêmes prouesses de qualité ; jusqu’à former une « chain of custody » (chaîne de traçabilité) qui englobe l’ensemble des acteurs. Au vu du nombre et de la disparité de ces acteurs, cela s’avère complexe…

Quelle est, selon vous, la finalité du RJC ?

Élodie Daguzan: À terme, permettre la traçabilité complète des diamants, depuis leur zone d’extraction jusqu’à leur présentation en boutique.

Cela sous-entend donc d’impliquer tous les acteurs d’une chaîne déployée à travers plusieurs pays. Le Kimberley Process, bien qu’il ait montré quelques failles dans son fonctionnement, a déjà apporté de très grandes avancées dans la circulation des diamants bruts. Mais cela ne suffit pas… Le rayon d’action du RJC est beaucoup plus large, puisqu’il exige une implication de tous les acteurs, dans chaque branche liée à nos métiers.

Dans cette optique, De Beers lui-même a lancé un programme de certification du nom de « Forevermark ». Son objectif est de fournir des garanties  de qualité, non seulement sur les sources d’approvisionnement des diamants, mais aussi sur les critères de taille de poli ainsi que de couleur et de pureté.

Chaque diamant est expertisé à l’Institut Forevermark Diamond à Anvers. Ceux qui répondent aux normes du programme sont marqués de l’icône Forevermark et d’un numéro d’identification unique, également reporté sur le certificat qui l’accompagne. Avec un tel processus, le joaillier possède des garanties d’approvisionnement à présenter à son client ! Ce qui, du point de vue de l’acheteur final, a aussi son importance…

En savoir plus sur Forevermark

Kimberley Process : voir son rôle explicité dans le Vrai/faux

~ Stéphane Maruani
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